Le sens d’une soumission : La réception française de l'encyclique Humani generis (1950-1951)

Agnès Desmazières
5,00 € l'unité
2005 - Fascicule n°2 2005 - Tome CV
273 - 306
Article
humani generis

Sous titre

La réception française de l'encyclique Humani generis (1950-1951)

Résumé

De manière inattendue, la presse française affiche une soumission rapide et unanime à l’encyclique Humani generis. Les discours pacifiants de Pie XII et la participation active des Facultés catholiques françaises à la campagne d’adhésion médiatisée par l’Osservatore romano ont notablement contribué à un accueil positif du document magistériel, et ont fait taire momentanément les craintes exprimées par les novateurs quelques mois plus tôt. De plus, le mea culpa exprimé publiquement par divers témoins de l’affaire de la « Nouvelle théologie » a incité les conservateurs romains à modérer leurs propos.

Extrait

L’encyclique Humani generis du 12 août 1950 est apparue, en son temps, comme la réponse du Magistère aux discussions théologiques qui ont animé l’Église de France entre 1945 et 1950. Cette prise de position pontificale a été souvent qualifiée alors d’« historique », moins  pour les condamnations qui y sont faites que pour les précisions apportées à la nature de l’autorité du Magistère, qui l’autorisent à intervenir ainsi dans ces débats théologiques et à en indiquer les limites. Le regard historique qui est porté sur l’encyclique de Pie XII la situe dans la ligne de celles de Pie IX (Quanta cura, 1864) et Pie X (Pascendi, 1907) et a invité les observateurs à s’interroger sur les décalages qu’elle présente par rapport aux documents précédents. S’agit-il d’une crise identique ? La manière dont le Magistère tente de la résoudre est-elle la même ?