Le philosophe Yves Simon, disciple et collaborateur de Jacques Maritain, pour un « thomiste vivant » (1929-1938) (II)

Bernard Hubert
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2021 - Fascicule n°4
121
CXXI
4
2021
649 - 680
Article

Résumé

1934 fut une année charnière pour Yves Simon qui accepta la  codirection de la collection « Cours et Documents de philosophie » que lui confia Jacques Maritain, qui reprit ses études sur Proudhon entreprises après sa licence à la Sorbonne, qui s’engagea dans l’étude des questions sociales prenant alors ses distances avec l’abbé Daniel Lallement qui l’avait accompagné pendant presque dix ans, et qui accepta également la fonction de secrétaire de rédaction de la Revue de philosophie de la Faculté de philosophie de l’Institut catholique de Paris où enseignait Jacques Maritain. Ensuite, collaborateur précieux de Jacques Maritain pour un « thomisme vivant », Yves Simon travailla les questions d’épistémologie dans le sillage des Degrés du savoir, publia des articles sur le travail, le fédéralisme de Proudhon, un ouvrage de réflexion politique sur la Campagne d’Éthiopie dans une collection dirigée par Maritain, tout en étant associé à la réflexion de son maître qui préparait Humanisme intégral (1936) et qui prenait position au sujet de la guerre civile espagnole (1937). Son projet d’écrire sur « la philosophie politique de M. Jacques Maritain », ne put être réalisé, car il fut invité en 1938 pour aller enseigner la métaphysique thomiste à l’Université de Notre Dame aux États-Unis.

Extrait

B. — Le précieux collaborateur (1934-1938)

Le chemin parcouru par Yves Simon, parti en 1929 pour une thèse de métaphysique, a abouti, quelque cinq ans et demi plus tard, à la soutenance de sa thèse en avril 1934 et à la rédaction de deux volumes distincts : Introduction à l’ontologie du connaître et Critique de la connaissance morale. L’objectif fut donc pleinement atteint et chemin faisant une profonde affection et une authentique collaboration intellectuelle furent nouées entre le « disciple » et le maître. Yves Simon avait acquis un solide habitus philosophique et il avait progressé en sagesse tant sur le plan spéculatif que sur le plan pratique. Sa formation intellectuelle et humaine, qu’il devait en partie à son maître, en fit potentiellement un coopérateur précieux pour Jacques Maritain.