Le mystère de la prédication

Benoît-Dominique de La Soujeole o.p.
5,00 € l'unité
2007- fascicule n°3 2007 - Tome CVII
355 - 374
Article
Mystère, predication

Résumé

On conçoit traditionnellement la causalité exercée par le ministre dans la célébration des sacrements comme une causalité instrumentale, et celle exercée dans la charge de prêcher comme étant une causalité seconde. Cette distinction entend souligner la part plus effacée du ministre dans la liturgie sacramentelle que dans la prédication où sa science intervient directement. Cependant, une lecture attentive de saint Thomas d’Aquin invite à revoir la question ; l’Aquinate, en effet, s’exprime le plus souvent en terme d’instrumentalité pour l’office du prédicateur. L’intérêt d’unifier la causalité à l’oeuvre dans l’exercice des diverses charges ministérielles est de mieux manifester comment les institutions vicaires de l’humanité du Christ participent de sa causalité instrumentale.

Extrait

Quand Dieu a voulu, en ces temps qui sont les derniers, se dire et se donner parfaitement, il s’est proposé aux hommes par et dans la sainte humanité du Christ. Pour situer la place de l’humanité assumée dans le mystère du Verbe incarné, la Tradition a développé la doctrine de l’humanité comme instrument de la divinité. Cette instrumentalité générale a permis également de se représenter la causalité selon laquelle les ministres du Christ, vice Christi gerentes, célèbrent les sacrements, mais on préfère le plus souvent recourir plutôt à une causalité seconde pour la prédication. Si l’on veut aller plus loin, on tente de cerner l’efficacité de la prédication par une description de soi juste, mais qui n’ose pas aller jusqu’à affirmer une causalité instrumentale ; la chose paraît rapprocher trop la prédication de la célébration sacramentelle