Après avoir exploré durant plus de deux décennies la psychologie de l’acte humain chez les théologiens médiévaux, Tobias Hoffmann nous offre une remarquable synthèse de cette recherche en concentrant son attention sur le péché de l’ange, depuis saint Anselme jusqu’à Guillaume d’Ockham. Le péché de l’ange présente en effet un cas de péché strictement spirituel où seules l’intelligence et la volonté sont engagées, sans ignorance, sans passion, sans vice, sans défaillance préalable. Or, dès lors que les démons avaient été créés innocents, conscients de leurs actes, lucides sur eux-mêmes et sur Dieu, pleinement maîtres de leur libre arbitre, comment ont-ils pu chuter ? Où est la faille expliquant ce péché ?Si la matière traitée est théologique, et l’A. en est bien averti, l’ouvrage est d’histoire des doctrines et de philosophie. Méticuleux et maîtrisé, il articule avec dextérité trois niveaux d’étude : 1) comprendre la position de chaque auteur, 2) au sein d’une continuité historique, mais sans oublier qu’il s’agit, par-delà l’exposé des doctrines, de 3) répondre à la question philosophique...