Jacques Maritain a participé au grand débat des années 1930 autour de la « philosophie chrétienne ». Il expose magistralement comment la nature même de la philosophie, qui est un savoir strictement rationnel, doit être distinguée de l'état qui est le sien quand elle est exercée dans la foi, sa mise en œuvre bénéficiant alors de confortations surnaturelles aussi bien objectives que subjectives. Ces confortations non seulement ne lui font pas perdre la pureté de son essence, mais lui permettent d'atteindre à la plénitude de ses capacités. L'auteur de cette étude établit néanmoins que les hypothèses maritaniennes sur une philosophie morale « adéquatement prise», qui prendrait en compte les données de la Révélation quant à la destinée humaine, et sur une philosophie « en travail de recherche» qui avancerait (en continuant à répondre à sa définition de sagesse rationnelle) des hypothèses théologiques, ne sont pas épistémologiquement défendables. Il plaide en revanche pour une sagesse chrétienne intégrale assimilant à elle les apports rigoureusement distincts et ordonnés, mais non séparés, de la métaphysique, de la théologie et de la mystique des saints.
