La métaphysique de saint Thomas : Paysages, bosquets & perspectives

Thierry-Dominique Humbrecht o.p.
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2022 - Fascicule n°1
122
CXXII
1
2022
135 - 165
Article

Résumé

Qu’est-ce que Thomas d’Aquin a voulu faire en métaphysique et même de la métaphysique ? Entre une métaphysique fondue en théologie et une métaphysique séparée (qui annoncerait une nature pure), il opte pour une autonomie sans indépendance. Dieu, tantôt englobé dans un concept d’être, tantôt, pour y échapper, exclu de la métaphysique, doit y trouver sa place. Restituer Thomas d’Aquin, oui, le reconstruire, non. Conditions pour découvrir chez lui trois modalités de la métaphysique, autant d’articulations différenciées entre raison et foi. Tout cela invite aussi à réfléchir sur les différents types de thomisme.

Extrait

La métaphysique de saint Thomas, beauté si ancienne et si nouvelle, invite chaque génération à en percer les secrets. Plusieurs décennies d’études savantes ont déplacé les lignes, et marqué autant de discontinuités que confirmé certaines continuités, bousculant des schémas superficiellement considérés comme classiques. Il fallait relever les plans d’un tel chantier, afin de construire des hypothèses inédites. La question intéresse le médiéviste, qui tâche d’expliquer chaque doctrine, en elle-même ainsi que par contextualisation avec ses sources, contemporains et postérités ; elle concerne aussi le thomiste, convaincu de puiser dans saint Thomas une actualité, quoique parfois sans trop se soucier des moyens qu’il prend pour actualiser.
De quoi la métaphysique de Thomas d’Aquin est-elle le nom ? Il y va d’un double niveau de nomination, la détermination de sa métaphysique en elle-même, et aussi la représentation de ce qu’elle doit être, selon les reprises et les méthodes.
La tâche d’élucider la métaphysique thomasienne, en ses « nature, modalités et fonctions », entendue comme un ensemble et non pas seulement sur un point particulier, était sans doute impossible, mais mieux valait ne pas le savoir, et l’accomplir quand même. Le résultat en est une « mince plaquette », comme l’a qualifiée en soutenance Olivier Boulnois, plaquette aujourd’hui livrée au public 2. Sur l’invitation du fr. Philippe-Marie Margelidon, directeur de la Revue thomiste, en voici une présentation (mais pas un résumé, à peine une synthèse, une façon d’échantillonnage), ainsi qu’un prolongement.