La profession d’avocat se structure peu à peu au XIIIe siècle, suivant ainsi la construction et la stabilisation des institutions judiciaires françaises au siècle de saint Louis. Si les réflexions sur l’avocat et sa déontologie commencent à voir le jour, l’œuvre de l’Aquinate n’est pas étrangère à la pratique du droit, et l’on y découvre quelques conseils, recommandations et fondements propres à la déontologie de l’avocat.
On sait que le XIIIe siècle est un siècle phare dans l’histoire de l’Occident, un siècle qui rend sans substance le qualificatif de « moyenâgeux » ; un siècle qui a vu sortir de terre la cathédrale de Saint-Étienne de Metz, celle de Reims et son ange au sourire, ou encore celle d’Albi toute de briques roses vêtue, et la Sainte-Chapelle et ses plafonds constellés ; un siècle qui aura vu converser saint Thomas d’Aquin avec saint Albert le Grand et Gui Foucois, un siècle qui a vu naître la Sorbonne, les universités de Toulouse et de Montpellier ; un siècle qui a vu les réformes judiciaires de saint Louis et l’érection de l’État. Il n’est donc pas innocent de voir cette même émulation toucher la structuration d’une profession de plus en plus clairement définie. Par des ouvrages d’initiatives privées ou des ordonnances royales, dans un siècle de lumières, la profession d’avocat n’est pas en reste. Il n’est ainsi pas anodin de voir plusieurs écrits et textes normatifs qui concernent la profession d’avocat paraître au cours du XIIIe siècle, et l’œuvre de saint Thomas, que nous aborderons par la suite, n’a rien à envier à ces derniers, le Docteur des docteurs s’inscrivant dans la lignée de cette construction progressive de la figure et de la fonction de l’avocat durant ce siècle.