Ce dossier présente plusieurs monographies traitant de la fête des Tentes, la plus populaire des trois fêtes de pèlerinage à l’époque de Jésus. Rafael Vicent insiste sur la genèse biblique de la fête et son impact sur les targums et les midrash. Jeffrey Rubenstein met l’accent sur son interprétation dans la tradition rabbinique. Håkan Ulfgard étudie le milieu socio-culturel qui l’a façonnée. Une thèse de théologie johannique est plus brièvement discutée.
À l’époque biblique, le cycle liturgique d’Israël contenait trois fêtes particulièrement importantes qui obligeaient l’homme adulte à faire le pèlerinage au Temple de Jérusalem : la Pâque, la Pentecôte et la fête d’automne, appelée souvent en français - quoique assez improprement - fête des Tentes. Depuis quelques décennies, l’histoire et la théologie de ces fêtes ont été travaillées, avec un intérêt particulier pour leurs prolongements dans la tradition targumique et rabbinique, et pour leur rapport avec les Écritures chrétiennes. La thèse de Roger Le Déaut nous a aidés à mieux connaître la Pâque juive, et celle de Jean Potin la Pentecôte. Mais nous manquions toujours de l’équivalent pour la fête des Tentes. Certes, plusieurs monographies ou articles en traitaient. Mais il n’y avait pas de volume spécifiquement consacré à cette fête, à son histoire et à sa théologie. Or, le sort qui lui était réservé était d’autant plus incongru que, nous le savons par des témoignages antiques, Sukkot était la plus populaire des fêtes juives à l’époque de Jésus. Il semble qu’en différents lieux on ait pris conscience de ce scandale. Des chercheurs d’origine diverse se sont récemment appliqués à l’analyser avec sérieux. On a ainsi pu vérifier une loi de la recherche : un domaine jusqu’ici insuffisamment exploré, ou même tombé dans l’oubli, fait soudainement l’objet de plusieurs études. Nous voici désormais pourvus de trois longues dissertations explicitement consacrées à la fête des Tentes. Une quatrième thèse l’aborde par le biais de son rôle majeur dans le quatrième évangile...