À partir du vocabulaire magistériel le plus courant pour exprimer le rapport des non-catholiques et des non-chrétiens à l’Église une et unique du Christ — être ordonné à — , nous proposons une exégèse de l’enseignement de Vatican II. Cette interprétation sert ensuite à énoncer une voie théologique pour penser la situationdes religions non chrétiennes par rapport à l’Église, et par conséquent dans l’intention du salut universel de Dieu.
Le concile Vatican II exprime à plusieurs reprises le rapport des chrétiens non catholiques et des non-chrétiens avec l'Église catholique, en usant du verbe ordinari ad. Ainsi, par exemple, la Constitution dogmatique sur l'Église affirme :
À cette unité catholique du Peuple de Dieu […], tous les hommes sont appelés (vocantur), et à cette unité, sous diverses formes, appartiennent ou sont ordonnés (variis modis pertinent vel ordinantur) les fidèles catholiques et ceux qui par ailleurs ont foi dans le Christ, et finalement l'universalité des hommes que la grâce de Dieu appelle au salut.
Ce vocabulaire est régulièrement présent dans les actes conciliaires et dans les actes magistériels postérieurs au Concile, sous forme de citation du Concile ou non. Que signifie précisément ce vocabulaire ?