Ce bulletin s’ouvre avec les réflexions antiques sur l’origine du monde. La deuxième partie est consacrée aux homélies d’Origène sur les psaumes découvertes récemment ; la partie suivante examine la genèse du Credo dit de Nicée-Constantinople, puis les Homélies sur le Notre Père de Grégoire de Nysse. La quatrième et dernière partie se tourne enfin vers l’Occident avec Augustin et Grégoire le Grand.
« Chaque fois, dans notre Occident, qu’un renouveau chrétien a fleuri, dans l’ordre de la pensée comme dans celui de la vie, (et les deux ordres sont toujours liés), il a fleuri sous le signe des Pères. Tous les siècles en témoignent, — l’histoire en serait longue à retracer, — et la loi se vérifie encore dans le nôtre 1. » Ces propos du cardinal Henri de Lubac, trop connus sans doute, mériteraient pourtant d’être continuellement actualisés, du moins vaut-il la peine d’en chercher patiemment les confirmations concrètes. Celles-ci devraient en tout cas répondre à ce que déclarait un peu plus loin le cardinal de Lubac, lignes moins citées assurément, mais tout aussi importantes : « Ils [les Pères] ne nous dictent pas nos solutions. Ils ne nous dispensent pas de réfléchir : ils nous stimulent. Ils amorcent en nous le mouvement qui ne doit plus s’arrêter 2. » On peut espérer que les quelques études de théologie patristique recensées dans ce bulletin pourront contribuer à alimenter justement ce mouvement de recherche sur Dieu, si urgent à notre époque décrite souvent en manque de repères. Les approfondissements sur l’origine du monde des philosophes antiques pourraient éclairer une écologie parfois coupée de Dieu, tandis que les réflexions exégétiques d’un Origène ou d’un Grégoire de Nysse rappellent l’enracinement biblique nécessaire de toute recherche théologique véritable. La juste expression de la foi dans le Credo corrige de dangereux relativismes ; quant à la grandeur de l’homme si fréquemment soulignée, celle-ci suppose également une réelle lucidité sur ses faiblesses — comme le rappelait Augustin à Julien d’Éclane — et son indispensable enracinement en Dieu, ce que répétait sans cesse Grégoire le Grand.