Bulletin de théologie et des sciences (I) : Neurosciences et âme humaine

Jean-Michel Maldamé, o.p.
5,00 € l'unité
2017 - Fascicule n°1
2017
109 - 130
Bulletin
Science, Anthropologie

Sous titre

Neurosciences et âme humaine

Résumé

Ce bulletin « Théologie et science  (I) » analyse un domaine scientifique qui pose des questions radicales pour l’anthropologie : les neurosciences. La première partie donne une présentation de ce savoir. Elle en relève les ambitions anthropologiques : fonder une « science de l’esprit ». Elle analyse les fondements et y reconnaît une philosophie de la nature où le concept d’émergence est décisif dans un contexte de pensée de la vie en évolution.

Extrait

Dans notre précédent bulletin sur les sciences, centré sur la question de la place de l’humanité dans la nature, notre attention était retenue par les résultats de la paléontologie humaine et par l’inscription de l’apparition de l’humanité dans la continuité du processus de l’évolution. La présente étude s’inscrit dans le même contexte : face au réductionnisme scientifique, manifester la grandeur de l’humanité. L’enracinement scientifique est maintenant le domaine des neurosciences qui étudient le cerveau humain. Les questions posées s’inscrivent dans la même perspective, puisqu’il y a une continuité entre le cerveau des animaux supérieurs et que le fonctionnement neuronal est compris selon des modèles fondés sur l’expérimentation. Les questions sont d’une certaine manière plus radicales, puisqu’il s’agit de ce qui est proprement humain, la pensée. Sur ce point, la démarche de saint Thomas d’Aquin nous semble exemplaire et c’est donc dans le même esprit que cet éminent lecteur du traité d’Aristote peri psychès que nous avons lu les travaux scientifiques qui seront à la base de notre quête de l’âme humaine. Notre recherche est donc anthropologique, mais comme saint Thomas lui-même dans la Question disputée De  anima, nous n’introduirons pas a priori des éléments venus par la Révélation et précisés dans la Tradition chrétienne. Ce serait amputer le réel d’une part significative que d’ignorer les apports de ces expériences fondatrices. Et de même, nous ne resterons pas dans le seul domaine des sciences humaines pour ouvrir sur les perspectives chrétiennes. La difficulté est d’articuler les ordres de la réalité, comme le fait saint Thomas d’Aquin dans la Somme de théologie.