Bulletin de mariologie (III)

Marie-Ollivier Guillou
Prix constaté: 8,00 € Notre prix: 8,00 € l'unité
2021 - Fascicule n°3
121
CXXI
3
2021
545 - 564
Bulletin

Résumé

Ce qui fait la différence entre une bonne et une mauvaise mariologie est l’apport dogmatique sous-jacent. On le vérifie aussi bien en spiritualité qu’en histoire dans ce bulletin marial. Ainsi quand la dévotion mariale est nourrie de l’Écriture sainte et de la grande tradition théologique de l’Église, on constate la pertinence du propos. On pense ici à la qualité des études pilotées par la Société française d’étude mariale. Mais c’est aussi le cas des recherches historiques recensées ici qui s’adossent à une théologie mariale structurante. On sait gré à de nombreux auteurs de placer leur labeur théologique sous cette lumière très féconde qui ne sépare pas la théologie de leur discipline propre. Les ouvrages historiques, assez massifs dans le paysage de l’édition mariologique, démontrent enfin le souci de mettre à disposition des chercheurs les sources, condition sine qua non de la bonne santé de la discipline mariologique.

Extrait

2. Mariologie hagiographique et spirituelle

Paul-Marie Mba, prêtre de la communauté des Béatitudes nous livre une étude d’une rare ampleur sur la doctrine spirituelle de saint Jean Eudes, un des plus illustres représentants de l’École française. La correspondance de Jean Eudes et son chef-d’œuvre Le Cœur admirable de la Très Sacrée Mère de Dieu constitue le socle de son étude focalisée sur la « théologie du Cœur de Marie ». Toutefois c’est de l’intégralité de l’œuvre du serviteur de Dieu que l’A. veut rendre compte (p. 16). Évidemment, l’importance des sources induit un foisonnement d’analyses qui épuisent à la longue le lecteur, bien qu’il faille savoir gré à l’A. de faire régulièrement des « bilans ». Sans quoi, la jungle demeurerait impénétrable. L’intérêt principal de l’étude est de recentrer la dévotion mariale de saint Jean Eudes sur le Christ et donc de mettre en lumière la dimension théologale de la vie chrétienne inspirée par ce grand contemplatif des Cœurs de Jésus et de Marie. Mais le P. Mba n’est pas un théologien en chambre. Sa visée est aussi pratique puisque son ambition est d’« établir que la theologia Cordis Mariae eudienne a sa place dans le champ ecclésial contemporain. Elle peut […] constituer une réponse aux défis pastoraux d’un monde dont Dieu n’habite plus le coeur » (p. 18)...