Bulletin de christologie (XII)

8,00 € l'unité
2022 - Fascicule n°4
122
CXXII
Décembre 2022
4
2022
733 - 749
Bulletin

Extrait

L’unité de la théologie apparaît avec peine dans le paysage contemporain, à l’heure de la déconstruction. On peut parler d’une mondialisation de la théologie, où les propositions christologiques sont fortement contextualisées, au profit de la « diversité », c’est-à-dire en fait de leur éclatement. La déconstruction généralisée égalise tous les discours, et le critère de vérité (dans sa version occidentale, dit-on) en théologie est lui-même déconstruit. L’idée même d’une christologie dogmatique ou systématique, dans sa prétention à dire le vrai, ou simplement à le viser ou à s’y référer, n’est pas sans multiplier les problèmes que la théologie fondamentale peine à résoudre. Le cahier des charges est lourd. N’est-ce pas l’idée même de fondement ou de principe qui en théologie se trouve relativisée. Les christologies catholiques peuvent-elles encore vouloir prétendre à un discours de vérité lorsque la pensée occidentale après la fin de la métaphysique parce que postmoderne est entrée dans l’âge de la post-vérité. Cette question de fond les ouvrages dont nous allons rendre compte nous obligent à la poser sans pouvoir y répondre, mais quelques-uns d’entre eux fournissent quelques éléments possibles de réponse, dont nous aurons à reparler. Au fond tout est possible, le relativisme généralisé au profit d’une pluralité adogmatique permet de se déprendre de tout a priori normatif, celui d’un moment qui en vaut un autre, pour reconsidérer dans les ressources d’une tradition des virtualités encore inaperçues.