Article écrit en l'année 2000 par Ch. Trottmann dans la Revue thomiste t. 100, pages 91-95.
Suite à la recension, par le P. Henry Donneaud, de son ouvrage Théologie et noétique au XIIIe siècle (cf. RT 99 [1999], p. 802-805), M. Christian Trottmann a fait parvenir à la Revue thomiste les remarques suivantes que nous soumettons à nos lecteurs, en les faisant suivre par une brève réponse du P. Donneaud.
Je remercie le Père Henry Donneaud pour sa lecture de mon livre, si attentive et si profonde à la fois. Elle va à l’essentiel en soulignant le déplacement de problématique que j’ai voulu opérer du domaine de l’épistémologie à celui de la noétique. Je constate avec joie la convergence de nos vues. « La focalisation épistémologique » de l’historiographie héritée du début du XXe siècle (mais qui a fait long feu jusqu’en ces dernières années) était réductrice. Aussi suis-je très touché de la générosité avec laquelle le Père Henry Donneaud me prodigue la bénédiction intellectuelle du Père Chenu, même si je trouve la sienne plutôt aigre-douce. La question de la « théologie comme science » était l’héritière d’une tradition scolastique finissante qui avait progressivement centré les débats sur les rapports de la théologie à la science aristotélicienne, non tant au XIIIe siècle, comme je le montre, que dans les siècles ultérieurs.La préoccupation des premiers maîtres universitaires est plutôt de penser un stat...